Les Dr Perrin, Chabert et Chamoux travaillent désormais en collaboration avec un réseau de professionnels de santé, pour le bénéfice de leurs patients, qu’elles n’ont pas l’intention d’abandonner.
Depuis quelques semaines, des bruits circulent. Allez-vous quitter Génissieux?
Dr Perrin: Pour l’instant, rien n’est acté. Nous avons rejoint la Maison de Santé Pluriprofessionnelle (MSP) des Berges de l’Isère, ce qui signifie que depuis notre cabinet de Génissieux, nous travaillons en coordination avec d’autres professionnels de santé – infirmiers, endocrinologue, médecin du sport, ou même des pharmacies. Une MSP, c’est d’abord une manière de travailler ensemble. Or un projet immobilier est en cours, qui doit permettre de réunir physiquement d’ici fin 2026 tous les professionnels de santé de la MSP qui le souhaitent dans un même bâtiment. Si ce projet aboutit, nous rejoindrons alors toutes les trois les nouveaux locaux.
Dr Chamoux: Si nous quittons Génissieux, nous ne quittons pas les Génissois! Nous suivons chacune 1 000 patients, et nous conserverons fidèlement notre patientèle. Nous déménageons à moins de 5 kilomètres, avenue Saint-Donat, où il y aura un parking. Pour les patients qui viennent nous voir en voiture, il y aura peu de changement. Quant aux patients invalides que nous suivons à domicile cela ne changera rien, nous continuerons à nous déplacer chez eux
Pourquoi partir, vous n’êtes pas bien à Génissieux?
Dr Chabert: Nous sommes très bien dans le village, mais pas dans nos locaux. Il nous manque au moins un bureau. Et comme nous sommes maîtres de stage, nous accueillons des internes, ce qui veut dire qu’en réalité il nous manque plusieurs bureaux. Nous avons fait venir un architecte pour évaluer la possibilité d’agrandir nos locaux, mais il faudrait pour cela des aménagements beaucoup trop coûteux et qui nous empêcheraient de travailler correctement pendant trois mois.
Dr Perrin: La municipalité nous a proposé d’autres locaux, et nous avions sollicité d’autres communes alentour, mais cela représentait à chaque fois des investissements et un temps considérables. Nous ne nous sentons pas les épaules pour piloter toutes seules un projet immobilier en plus de notre activité médicale. Il faut comprendre ce que cela représente: le médecin qui coordonne la MSP a passé 5 ans sur le projet immobilier en cours!
Ce projet va-t-il bénéficier à vos patients?
Dr Perrin: Oui, car nous pourrons travailler avec d’autres professionnels, et nous concerter plus rapidement sur des dossiers. Si nous avons besoin d’un avis, ou même de faire passer certains examens – un doppler pour une phlébite par exemple – nous pourrons le faire plus rapidement. Il y aura plus de fluidité.
Dr Chamoux: Aujourd’hui, l’Etat encourage les médecins à travailler en MSP parce que le travail y est plus efficace. Il y a donc des subventions importantes qui vont nous permettre d’acheter du matériel coûteux que nous pourrons mettre en commun. Par exemple, un dermatoscope, alors que nous manquons tant de dermatologues en France, ou du matériel pour le diagnostic de l’apnée du sommeil.
Nous pourrons aussi mener des campagnes de prévention et d’éducation thérapeutique. Sur le diabète, par exemple, nous pouvons travailler avec la diététicienne sur les menus, avec les infirmières pour apprendre aux patients à se piquer. Pour les personnes qui souffrent d’obésité, il y aura un éducateur Activité physique adaptée. Et tout cela est totalement pris en charge, alors que cela ne l’est pas en dehors de la MSP.
Dr Chabert: La MSP, c’est la médecine de l’avenir, et cela attire les nouveaux médecins. Il y a une dynamique qui donne envie à d’autres de s’installer. Et nous espérons ainsi pouvoir donner envie à des remplaçants de nous rejoindre, ce qui serait bénéfique pour nous et pour nos patients.